Un manque criant de professionnels de l’accompagnement
Le manque d’AESH est le marronnier de la rentrée médiatique lorsqu’on évoque les sujets « école » et « handicap » et à juste titre ! Mais, si nombre d’élèves attendent encore de rencontrer leur Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap, sans aucune garantie, d’autres ne sont pas certains de revoir leur enseignant et accompagnant spécialisé !
L’Unapei rappelle que si l’aide humaine est primordiale pour certains élèves, les AESH ne représentent qu’un moyen parmi beaucoup d’autres pour garantir le bon accueil des écoliers en situation de handicap. Leur accueil ne dépend pas uniquement de moyens financiers ou humains mais davantage d’une prise en compte globale des besoins pluriels des élèves. Aussi faut-il encore que les enseignants soient formés, les professionnels qualifiés et présents de manière pérenne, pour les temps périscolaires ou de soins par exemple. Et cela ne concerne que les élèves scolarisés en « milieu ordinaire ».
Et pour ceux accompagnés par des professionnels spécialisés dans les établissements gérés par les associations Unapei ? Ils manquent cruellement de personnel pour les accompagner : les associations du réseau Unapei peinent à endiguer la fuite des professionnels (enseignants spécialisés mais aussi éducateurs, pédopsychiatres, psychomotriciens, infirmières, veilleurs de nuit…), vers des secteurs plus attractifs, depuis le dernier « Ségur de la santé » duquel ils sont devenus « les oubliés ».
L’Unapei et ses associations, via sa campagne #UrgenceHandicap continue d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur l’extrême manque de professionnels du secteur médico-social, en rappelant que sans accompagnement adapté, les personnes en situation de handicap et leurs familles sont en danger !
Là encore, les chiffres parlent : l’outil de « Suivi des indicateurs de scolarisation » de l’Unapei fait également apparaître un manque d’enseignants spécialisés et/ou formés. Ainsi dans le département de l’Eure en Normandie, la moyenne est de 32 enfants par enseignant et seulement 20% d’entre eux sont des enseignants spécialisés.
Les conséquences de l’absence de scolarisation, ou de scolarisation dans des conditions inadaptées sont dramatiques pour les enfants et leurs familles, qui doivent très souvent assurer une logistique mettant à mal leur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale et sont éreintées de la charge mentale portée.
« Je suis maman solo de 4 enfants. Depuis le premier confinement mon fils, autiste, est à la maison sans solution. L’établissement qui est censé l’accueillir nous propose 20 minutes d’accompagnement le lundi et 20 minutes le jeudi, en présence de notre éducateur et éducatrice libérale qui interviennent à notre domicile. Pour l’équilibre de la famille cette situation ne peut pas durer dans le temps. Mon fils a besoin d’une prise en charge structurée et adaptée à son autisme. » maman de Arnel L., 16 ans