Des couples presque comme les autres

Photos © Giraf Prod / LCP – Assemblée Nationale

Dans son documentaire, Géraldine Levasseur nous plonge dans la vie de trois couples porteurs de trisomie. Elle explore la force des sentiments au-delà des différences et les défis que représentent ces histoires d’amour pour les parents. Un film à découvrir sur LCP.

En France, 50 000 personnes vivent avec une trisomie. Pour leurs parents, les accompagner est un engagement quotidien. Leur objectif : aider leurs enfants à devenir aussi autonomes que possible. Comme nous tous, ces jeunes deviennent adultes avec des rêves et des aspirations : avoir un chez-soi, un emploi et, pourquoi pas, construire une vie à deux. Cette envie universelle d’aimer et d’être aimé n’échappe pas aux personnes en situation de handicap, qui doivent elles aussi apprendre à aimer et à vivre ensemble.

Amours Trisomiques; l’amour des siens de Géraldine Levasseur suit le parcours de trois couples, à des degrés différents d’autonomie et d’engagement. Lucie et Pierre-Laurent, Élise et Victor, Clara et Kévin racontent leur histoire d’amour mais aussi leur chemin vers l’autonomie, souvent accompagnés par leurs parents dans leur quotidien. Le tournage n’a pas été un long fleuve tranquille car il a fallu s’adapter au rythme de chacun. « Ils ont adoré l’expérience mais leur résistance a ses limites et ils fatiguent vite », confie la réalisatrice qui a pris le parti d’intégrer ces moments dans son film.

Amour et autonomie

Son projet se veut aussi un hommage aux familles. « Je voulais montrer les parcours difficiles des parents, leurs renoncements, mais aussi leur grande satisfaction de voir leur enfant avancer dans la vie », explique-t-elle.

Le film s’attache à mettre en lumière les particularités de la vie affective des trois couples. « Ils n’ont pas toujours de retenue et ne maîtrisent pas les codes. On leur apprend qu’il ne faut pas s’exhiber », témoigne la mère de Pierre-Laurent. En couple depuis un an, le jeune homme décrit sa compagne, Lucie, comme « une vraie princesse, gentille et belle ». Une princesse avec qui il a bien l’intention de se marier. En attendant, le jeune couple apprend à gérer la vie quotidienne. Si Pierre-Laurent vit seul et peut recevoir Lucie, sa mère passe quotidiennement pour les aider. Car s’ils veulent un jour vivre ensemble, ils ont encore besoin d’être accompagnés pour y parvenir.

D’autres ont réussi à franchir ce pas difficile. Ensemble depuis l’adolescence, Elise et Victor se sont installés depuis deux ans en résidence spécialisée. « L’autonomie, c’est très important pour l’amour », affirme Victor. Elise se souvient encore de sa demande en mariage en 2017. Aujourd’hui indépendants et tous les deux en emploi, ils ont pu réaliser leurs rêves, dont leur mariage.

À travers ces récits, Amours Trisomiques pose la question de l’avenir : que deviendront ces adultes lorsque leurs parents ne seront plus là pour les soutenir ? « C’est une inquiétude que j’ai beaucoup entendue au cours des échanges que nous avons eus », relate Géraldine Levasseur. Cette préoccupation est largement relayée par l’Unapei car la vie affective et sexuelle participe, comme pour tout un chacun, de la qualité de vie des personnes en situation de handicap et peut nécessiter un accompagnement spécifique.

Au sein du réseau Unapei, de nombreuses réflexions et initiatives sont portées en ce sens. Elles sont détaillées dans le livret Liberté, égalité, intimité, publié en 2020 et en libre accès ici.

Pour visionner le documentaire, cliquez ici