Le Collectif Autisme interpelle la ministre sur les carences des politiques engagées
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Le 09/11/2022
Photo : Armandine Penna.
Alors que la Stratégie autisme au sein des troubles du neuro-développement 2018-2022 arrive à son terme, le Collectif autisme, auquel appartient l’Unapei, dénonce les insuffisances souvent dramatiques des réponses apportées aux personnes concernées et l’abandon des familles laissées sans solution.
Dans un Manifeste remis le 26 octobre à Geneviève Darrieussecq, la ministre chargée des personnes handicapées, le Collectif Autisme estime que la France affiche encore un très important retard en matière d’accompagnement des personnes autistes, en dépit des avancées permises par les trois plans Autisme successifs. La Stratégie Autisme au sein des Troubles du Neuro-Développement a eu le mérite de clairement inscrire le Trouble du Spectre de l’autisme dans le champ des troubles du neuro-développement, mais elle n’a proposé que des mesures dites « inclusives », hors d’atteinte pour au moins 30 % des enfants et adultes TSA.
De nombreuses défaillances pour les enfants autistes
Un très grand nombre d’enfants autistes n’ont pas accès au diagnostic et aux évaluations fonctionnelles, suffisamment tôt. Les Plateformes de coordination et d’orientation (PCO) sous dimensionnées d’emblée, puisqu’elles concernent l’ensemble des TND, ne peuvent répondre ni aux exigences d’un diagnostic précoce, ni à celles d’une intervention précoce conforme aux Recommandations de Bonnes Pratiques professionnelles Autisme. Elle ne peut pas se résumer, pour être efficiente, à quelques heures pendant 1 an.
Les défaillances sont aussi criantes en matière de scolarisation. Il faut par exemple attendre entre deux et cinq ans pour accéder au service notifié par les MDPH (IME ou SESSAD).
Préoccupation majeure pour les adolescents et les adultes autistes
Le Manifeste dénonce la situation très préoccupante des adultes qui restent les grands oubliés des différents plans, que ce soit en termes d’accès au diagnostic et aux évaluations fonctionnelles, aux soins, à l’habitat, à la vie sociale et à une activité professionnelle.
Si les associations saluent le déploiement des unités résidentielles pour adultes autistes en situation de handicap très complexe, elles ne concernent qu’une petite partie du spectre.
Selon la Cour des Comptes, il y a 600 000 adultes autistes en France, dont au moins 30% en situation de dépendance. Pour le Collectif Autisme, toutes les solutions doivent pouvoir être mobilisées pour accompagner ces personnes dont certaines ont besoin d’être aidées 24h/24. Les signataires rappellent l’article 19 de la Convention internationale des droits des personnes handicapées (CIDPH) selon lequel elles doivent pouvoir bénéficier d’une liberté de choix et avoir accès à une large gamme de services, à domicile comme en établissement.
L’évaluation et la formation au service de la qualité
La sévérité globale des troubles de l’autisme est très spécifique. Elle exige une haute technicité et un contrôle qualité dédié. Ainsi le Collectif Autisme demande la création d’un observatoire des besoins chiffrés, l’équivalence de la certification autisme Handéo avec l’évaluation qualité HAS et le respect du Code de l’action sociale et des familles dont l’article L 212-8 précise que l’évaluation externe doit se faire « au regard des recommandations de bonnes pratiques ». Une refonte globale des formations des professionnels est également demandée.
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