Les animaux entrent à la MAS par visio-séance
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Le 02/07/2020
Le monde du virtuel s’invite dans les murs de la maison d’accueil spécialisée de Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor. Sur grand écran, les résidents peuvent suivre à distance la séance de médiation animale animée par Emmanuelle Gouriou-Deffains. Une première.
« Pendant le confinement, on a pratiqué la visioconférence pour échanger avec nos amis et notre famille. Alors, pourquoi pas utiliser l’outil avec les résidents de la MAS ? » Privée de visite à la maison d’accueil spécialisé de Saint-Brieuc en raison de la crise du Covid-19, Emmanuelle Gouriou-Deffains s’est longtemps interrogée sur la manière dont elle pouvait animer, par écran interposé, une séance de médiation animale auprès des personnes polyhandicapées de l’établissement.
Un grand écran, une bonne connexion, un programme préparé en amont avec la complicité du personnel de la MAS et le tour est joué. « Il a fallu innover et s’adapter, raconte l’intervenante. L’idée est de créer une interactivité entre l’animal et la personne en faisant en sorte que le résident puisse bouger et participer à l’atelier à distance en appuyant sur l’écran. » Ainsi, Sébastien a pu faire tomber le dès indiquant à l’animatrice le nombre de croquettes qu’elle devait prendre pour nourrir l’animal. Martine, habituellement si distante avec les animaux, s’est approchée de l’écran pour mieux observer les chiens, les chats, les lapins et autres cochons d’Inde. Comme les autres résidents, elle a découvert un nouvel oiseau en liberté dans la pièce. Elle a fait connaissance avec « Cacahuette », un perroquet qui n’avait encore jamais franchi les murs de la MAS.
La médiation animale est une technique encore peu connue du grand public. « Elle apporte du bien-être et du réconfort, explique la responsable de l’atelier Emmanimaux. Elle stimule le sens et l’éveil des personnes en situation de handicap, favorise la communication et la motricité fine, aide à apaiser les angoisses et à canaliser les émotions. »
Présent lors de cette séance particulière, Guillaume Pottier mesure les bienfaits de la médiation animale sur les personnes. « Certains résidents m’ont surpris, témoigne l’aide-soignant de la MAS Roc Bihan. Habituellement en retrait et si réservés, ils ont participé aux ateliers et se sont exprimés. Ceux qui sont d’ordinaire renfermés dans leur chambre, se sont pris au jeu et ils en redemandent. »
Deux nouvelles séances en visio sont déjà programmées en juillet. Et ce n’est qu’un début.
Par Loïc Tachon, Adapei-Nouelles Côtes-d’Armor