Passer d'un foyer d’accueil médicalisé à un foyer de vie : le témoignage d’un résident.

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Le 29/03/2024

Passer d’un foyer d’accueil médicalisé à un foyer avec plus d’autonomie, c’est possible ! C’est ce que vit actuellement Romain Leclerc, ancien résident d’un FAM de l’Adapei 21, qui peut désormais s’épanouir dans un foyer de vie plus adapté à ses attentes.  

Romain Leclerc, 41 ans, est porteur du syndrome de Prader-Willi, une maladie génétique rare, qui consiste en un développement insuffisant d’une zone cérébrale.  

En janvier 2009, Romain devient résident du FAM Les Eaux Vives de l’Adapei 21, qui vient tout juste d’ouvrir ses portes. Il y restera pendant 14 ans, jusqu’à son déménagement en février dernier au foyer de vie Roland Legras à Renève, de l’association Handy’Up. Un foyer où il a davantage d’autonomie et de possibilités d’échanges avec les autres résidents.  

Aux Eaux Vives, Romain se souvient des activités régulières et variées : équitation, natation, marche et judo ! Mais alors que le FAM des Eaux Vives accueille de plus en plus des personnes en situation de handicap très lourd et des placements d’urgence, Romain n’y trouve plus sa place. “J’étais avec des résidents qui n’échangeaient pas beaucoup. Les équipes voulaient que les personnes les plus autonomes et verbales puissent avoir un autre cadre. Je faisais partie de ces personnes. 

Coup de chance : un échange entre un résident du foyer Roland Legras et Romain a pu se faire. “J’ai pris la place d’un résident ici. Le foyer n’était plus adapté pour lui, il avait besoin d’un autre accompagnement”, décrit Romain. Débora, accompagnant éducatif et social, le souligne : “comme Romain est plus autonome, notre foyer lui est tout à fait adapté. Aux Eaux Vives, la prise en charge est davantage médicalisée et pas dans l’autonomie, ce qui ne correspondait plus à Romain. 

Romain est tout à fait conscient de ses atouts. Il sait lire, écrire, grâce à un parcours scolaire suivi dès la maternelle. En SEGPA jusqu’en troisième, Romain est ensuite scolarisé en IME où il apprend le métier de secrétaire comptable. “Mais je suis inapte au travail”, précise Romain qui connait parfaitement ses limites et ses besoins. 

En matière d’accompagnement, il sait pertinemment qu’il a besoin d’une surveillance stricte sur la nourriture et le tabac. “J’ai tendance à être boulimique, à aller piquer des choses et à ne pas me contrôler. Sur ces impulsions, je suis bien encadré par les équipes”, raconte le résident. 

Au quotidien, Romain peut faire tout un tas de choses seul, comme sa toilette. “Je suis plutôt autonome même s’il y a des choses compliquées à faire pour moi, comme me couper les ongles”, explique Romain en toute lucidité. 

Enfin trouver sa place ! 

Rapidement, sa nouvelle vie au foyer Roland Legras lui plaît. “Je vois clairement des différences avec mon ancien foyer, c’est beaucoup plus dynamique, on fait beaucoup de choses », témoigne Romain. Après 17h, les équipes passent du temps à jouer avec les résidents. « Le matin on a des jeux intellectuels, et l’après-midi on fait le programme qui est décidé à la nouvelle unité de vie où je fais partie d’un groupe.” 

Romain en est convaincu, il a trouvé sa place. Sur les 46 résidents de son nouveau foyer de vie, Romain s’entend bien avec tout le monde. Il décrit des personnes actives, bavardes, et donc au quotidien “des échanges enrichissants avec tous les résidents”. 

“Si je devais faire un bilan, c’est comme commencer au bas de l’échelle, progresser petit à petit et arriver là où j’en suis. C’est passer de la petite voiture lambda à une Ferrari. Je peux peut-être encore progresser, l’avenir nous le dira !” 
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