Un père engagé pour le vivre-ensemble

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Le 04/10/2024

Être parent aidant implique un quotidien rythmé par les besoins constants de son enfant lorsque son accompagnement n’est pas optimal. Mais aussi des moments de fierté et d’épanouissement. En témoigne Ronan Langlet, restaurateur à Guiscriff dans le Morbihan et père de Lucie, 21 ans, en situation de handicap

Adhérent de l’Adapei 56 et représentant des familles au Conseil de la vie sociale de l’IME qui accompagne sa fille, Ronan porte #LaVoixdesParents* en conjuguant travail et engagement pour sa fille.

« Notre quotidien est presque exclusivement lié à celui de Lucie », confie Ronan. Lucie ne sait ni lire ni écrire, et chaque geste du quotidien, qu’il s’agisse de s’habiller, de se laver ou de manger, nécessite un accompagnement constant. « Il faut pallier ses manques, même pour des choses qui paraissent simples comme mettre ses chaussures à l’endroit ».

Grâce à son métier de restaurateur, Ronan peut gérer son emploi du temps, un avantage lorsqu’on est parent d’un enfant en situation de handicap. « Les patrons, c’est nous, donc on peut adapter nos horaires aux rendez-vous médicaux de Lucie ». Mais le couple doit gérer la présence de Lucie au restaurant les week-ends, période particulièrement intense dans la restauration « Nous avions demandé une aide humaine à la MDPH, mais elle nous a été refusée” nous confie Ronan.

Malgré tout, cet environnement, a aussi des bénéfices aux yeux de cette famille militante. « La présence de Lucie permet à nos clients d’avoir un autre regard sur le handicap invisible », explique Ronan. Et pour Lucie, c’est une opportunité de s’ouvrir aux autres. « Quand elle aide à débarrasser les tables, elle récupère les pourboires. Cela la valorise aux yeux des clients« .

Des accompagnements nécessaires pour une réelle inclusion

Avec l’amendement Creton, Lucie peut rester en IME malgré ses 21 ans. Si cela constitue une aide temporaire, cette situation inadaptée souligne les lacunes de la politique publique du handicap.

Alors Ronan milite pour une meilleure prise en charge des jeunes adultes en situation de handicap et déplore le manque de places en foyers de vie, MAS et FAM. Comme l’Unapei et de nombreux aidants, Ronan plaide pour « une vraie politique de l’inclusion, avec des places adaptées au niveau d’autonomie de chacun ».

Pourtant, malgré ces défis, Ronan est fier de sa fille et de son évolution. « C’est une jeune femme épanouie et heureuse. Nous l’avons toujours considérée comme les autres enfants, tout en respectant ses différences. Ce qui lui a permis de grandir à son rythme, en étant constamment stimulée et valorisée ».

Pour Ronan, être parent aidant n’est pas simplement une série de contraintes. C’est aussi un parcours d’apprentissage, de fierté et de résilience.

Mais pour que l’avenir de Lucie et des autres soit plus serein, des solutions d’accompagnement suffisantes et durables doivent être mises en place pour répondre aux attentes et besoins des personnes en situation de handicap.

/*  Découvrir les revendications de l’Unapei et l’étude « La voix des parents

 

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